Un rassemblement organisé par des bénévoles

Midipyrate a cette grande particularité d’avoir été conçu, organisé et porté par des bénévoles. C’est assez fou, quand on y pense !

L’impulsion initiale vient de l’analyse que les grands projets EEDF suscitent l’engagement, en créant du lien, de la convivialité et en permettant à de nouvelles personnes de trouver leur place dans une dynamique collective.

L’équipe régionale Midi-Pyrénées a fait, en septembre 2017, le constat d’un besoin (et d’une envie!) de favoriser le renouvellement des bénévoles impliqué·es dans la vie régionale : le dernier rassemblement datait de 2014, et avait été l’occasion pour de nombreuses personnes de se lancer dans la vie associative régionale. D’où l’idée de lancer un nouveau rassemblement, dont la conception et l’organisation seraient pensées pour favoriser l’implication de jeunes responsables.

Depuis deux ans que le projet a germé, un « noyau mou » a rêvé ce rassemblement, et s’est transformé progressivement en équipe de coordination… puis s’est étoffé progressivement pour devenir un ensemble de flotilles opérationnelles.

Depuis les derniers grands rassemblements régionaux, la structuration de l’association a évolué, et il n’était plus possible d’avoir des salarié·es pour organiser Midipyrate: ce sont donc des bénévoles qui ont rendu ce projet possible et l’ont fait vivre pendant 6 jours. Et donc … les voici!

celles et ceux qui ont fait Midipyrate

Le chant des corsairEs / Soeurs de tous rivages

Midipyrate c’est aussi un excellent prétexte pour partager – enfin! – une version enregistrée du chant des corsairEs, nouvellement renommé « Soeurs de tous rivages »

Ce chant a une histoire particulière : c’est un chant traditionnel, qui viendrait des Flandres au 17ème siècle, que l’on trouve dans des carnets de chants scouts. Le clan aîné (15-18 ans) du groupe du Volvestre des Eclaireuses Eclaireurs de France l’a modifié et féminisé il y a 3 ans. A force de chanter des chants marins et de ne jamais y voir une seule femme (sauf dans les bras d’un homme)… à force d’y voir trop souvent vanté « la gloire et les gros sous »… il fallait que cela arrive!

C’est sous cette forme nouvelle qu’il chemine actuellement … La version ci-dessous a été enregistrée par Les Sim(o)ne, un collectif de chant féministe à Rennes; et chanté durant les Rencontres des chorales féministes qui ont eu lieu à Grenoble cette année.

LE CHANT DES CORSAIRES – traditionnel féminisé et modifié

Sont des femm’ de grand courage,
Cell’ qui partiront avec nous (x2)
Elles ne craindront point les coups,
Ni les naufrages,
Ni l’abordage,
Du péril seront jalous’
Cell’ qui partiront avec nous.

Ce seront de hardies pilotes,
Les filles que nous embarquerons (x2)
Fines gabières dans la baston
Je t’escamote
Toute une flotte
Bras solide et coup d’œil prompt
Les filles que nous embarquerons.

Elles seront de fières camarades,
Celles qui navigueront à bord, (x2)
Faisant feu bâbord, tribord,
Dans la tornade
Des canonades
Vainqueures rentreront au port
Celles qui navigueront à bord

Et des sœurs de tous rivages
Viendront bourlinguer avec nous (x2)
Des bateaux venant d’partout
Feront voyage
dans nos sillages
vent arrière ou vent debout
Viendront bourlinguer avec nous

Et c’est nous vaillantes et fières
Qui donn’rons l’ordre du départ(x2)
Vite en mer et sans retard.
Faisons la guerre
A notre manière
Car ce n’est pas le hasard
Qui nous command’ra le départ

[Suivi de la vie de ce chant… qui se diffuse pour notre plus grande joie !]

Un enregistrement par les EEDF dans le cadre du Défi des 12 chants.

Il figure au répertoire des Glottes Rebelles, une chorale de la région lyonnaise, ainsi qu’à celui de L’écho Raleur-euse, vers Chambéry.

Dans un carnet de chants féministes pour le 8 mars 2022, diffusé par TheChomeuseGoOn, avec une vidéo ici pour le voir chanté en manif !

Il a été chanté à Douarnenez par la chorale  « Kanit’Ta » pour la journée 2022 de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et à Guingamp par la Clitorale en avril 2022

Il est évoqué dans un épisode de « Ce qui nous chante » sur RadioLaser

A la découverte de la redac du Pirate-Rit!

Vous l’avez peut-être déjà remarqué, sur ce site, il y a une rubrique « journal »: Midipyrate a son propre journal, qui parait chaque matin.

Coordonné par une équipe de cinq noctambules, son objectif est de rendre compte fidèlement du déroulé du rassemblement, et de susciter et accueillir la contribution des enfants, jeunes, respos, et bénévoles de tous les pages. Parfois, il diffuse quelques infos officielles de l’Organisation (ce n’est pas une secte, c’est la coordination de Midipyrate), mais rarement.

Alors comment ça marche ?

D’abord, il faut une infrastructure : une imprimante et une photocopieuse qui marche (déjà, pas facile) pour tirer les 100 exemplaires quotidiens, plein d’ordinateurs avec Scribus (un logiciel libre qui sert à confectionner le journal), un serveur local pour partager les articles, des tables, des prises, et des chips.

Ensuite il faut des gens : une équipe qui mélange des gens qui ont déjà fait des journaux de rassemblement, et d’autres qui apprennent (comme ça après, on pourra faire d’autres journaux dans d’autres rassemblement), et des enfants et des adultes motivé.es pour contribuer.

Enfin, il faut une organisation rodée : la journée, c’est collecte des articles, reportages, ateliers d’écriture. En début de soirée, c’est saisie sur ordinateur de la matière collectée, puis mise en page sur Scribus, relecture, re-relecture, assemblage de toutes les pages, impression d’une maquette, recherche de la clé du bureau de Bécours pour accéder à la photocopieuse du bureau, puis photocopies des 100 exemplaires, pliage, et distribution sur tous les villages. A un moment donné, il est minuit, et à minuit, l’équipe du journal mange (de l’aligot, des madeleines, des chips, ça dépend de l’humeur et des stocks). Pendant le bouclage, on chante plutôt de la variété de plus ou moins bon gout (c’est le moment « disco », alors que pendant le pliage, il est traditionnel de chanter des chansons révolutionnaires mais ils et elles sont tolérant.es.

Pour terminer, il faut savoir :

  • que l’équipe du journal est indépendante du pouvoir midipyratien, et d’une intégrité à toute épreuve : ils et elles publient les annonces de sioule non validée, les préavis de grève des aîné.es, les revendications de la Fédération des pirates qui protestent contre l’exploitation de la main d’oeuvre enfantine…
  • que ce journal a un sacré succès: il faisait 5 pages le dernier jour, et en fait désormais 20 tellement il y a de contribution! Et toute la journée, à la mairie de Bécours, c’est un défilé de personnes qui viennent demander « si par hasard il ne resterait pas un exemplaire d’aujourd’hui parce que j’ai pas pu le lire ».

Vive la presse libre!

Une journée au Port!

Le Port est un lieu central du rassemblement, ouvert pendant les temps libres. Son objectif est d’accompagner les enfants et les jeunes à s’approprier des espaces d’activité et de rencontres, et à y proposer au bout de quelques jours, leurs propres ateliers.

Alors à quoi ça ressemble ? Une place centrale avec un mat et un drapeau pirate (évidemment !) et tout autour, des tentes toutes différentes aux ambiances différentes : on y trouve en routine la poste, le coin du comité de rédaction du journal, une ludothèque, un espace activités manuelles, un coin chill, et l’espace de réunion du conseil des pirates.

Durant les temps libres, tout le monde peut y circuler librement et se poser dans l’espace qui lui plaît le plus. Les bénévoles y proposent des ateliers variables en fonction des jours, comme la confection de bagues de foulards, de marionettes, de mandalas, un bar à eaux, un atelier DJ ou rap, … L’objectif est qe progressivement, les jeunes en proposent et en animent à leur tour : d’ores et déjà on annonce une animation jeux de rôle.

Et non loin, le rocher des émotions

A quelques encablures du Port, se situe le rocher des émotions, animé par deux bénévoles de l’association Tilia.

Là aussi, des ateliers sont proposés à tous et toutes, avec l’objectif d’apprendre à reconnaître et respecter ses besoins, à exprimer ses émotions sans violence, et favoriser la conscience de l’autre et développer l’écoute.

En plus, elles peuvent animer des temps d’écoute et de médiation quand un conflit survient sur le rassemblement !

Les p’tits mousses sont là, prenez garde à vous!

Un rassemblement comme Midipyrate mobilise beaucoup de bénévoles… dont certain.es ont des enfants encore trop jeunes pour faire partie officiellement des EEDF. Pour faciliter la participation des parents, « les p’tits mousses » est une proposition de mutualisation de la garde des petits enfants dont les mamans et papas s’engagent sur le rassemblement.

Entre 4 et 10 selon les jours, ils et elles profitent de l’ambiance du Hameau et se transforment progressivement en « super pirates », avec force paillettes et têtes de mort! En embuscade près de leur coin d’activité, ils et elles se sont donné pour mission d' »ensanglanter le monde » et n’hésitent pas à attaquer les braves bénévoles qui osent déambuler par là.

Trois adultes se relaient pour leurs proposer balades, déguisements et jeux, et les accompagner pour leur coucher … sous tente en autonomie, comme les grand.es!

Aujourd’hui, une baignade au lac de Sévérac leur a occasionné de fortes émotions : un incendie s’est déclaré pas très loin de leur pique-nique et il a fallu partir bien vite! Ils et elles sont donc en train d’écrire un article pour le journal du rassemblement, pour expliquer à quel point le feu, il faut y faire attention!

4 pirates formidables arrivent à Bécours!

Hier soir, pour la veillée d’ouverture, 4 pirates formidables ont répondu à notre appel de rejoindre Bécours pour partager leur envie de changer le monde.

Alvida, ancienne princesse de Suède, a fuit sa famille pour ne pas être mariée de force, s’est habillée en homme pour embarquer sur un navire. Elle a fait réparer un ancien drakkar pour avoir son propre bateau, s’est constituée un équipage de femmes, et est partie semer la terreur sur les mers nordiques. Rattrapée par son ancien prétendant, Alf, elle le combat et lui explique que jamais elle n’abandonnera sa liberté. Elle a alors décidé de laisser son drakkar à sa seconde, et de venir nous rejoindre sur Bécourtalia, descendant des airs et de son grand nord.

Ching Yih Saou, fille de pirate en mer de Chine, est enlevée par son mari, grand amiral pirate, qui pense avoir une femme soumise. Mais fine stratège, elle négocie de pouvoir commander l’escadre rouge de la flotte de celui-ci. Et quand son mari meurt dans un accident, elle devient amiral de toute sa flotte pirate, qu’elle va développer jusqu’à ce que celle-ci soit constituée de 800 grandes jonques, 1000 petites jonques, et représente 80 000 personnes ! C’est l’amiral de la plus grande flotte pirate de tous les temps ! Elle instaure un code de conduite et l’applique strictement, mais finit par se rendre au gouvernement en négociant la liberté de ses hommes. Elle a alors décidé de quitter la mer de Chine pour nous rejoindre à Bécourtalia, quittant son arbre et marchant sur l’eau.

Khair Dine Barberousse, a appris d’abord le commerce dans la boutique de poterie de ses parents, mais a préféré quitter son île natale de Lesbos pour prendre le large avec les Ottoman. À Byzance, il devint corsaire pour le compte du sultan, et va piller les navires étrangers. Il y parvint si bien qu’il amassa ainsi une grande fortune, et qu’on lui proposa de devenir Dey d’Alger. Il s’y installa donc, fit prospérer la ville, où il mena la belle vie. Mais il fut ensuite rappelé par le sultan de Byzance, qui lui demanda de constituer la plus grande flotte de l’Empire Ottoman. Mais lassé par tant de souffrance et de sang, il a alors décidé de nous rejoindre à Bécourtalia, arrivant de ses terres, traversant le désert à dos de dromadaire.

John Rakham dit « le Rouge » a d’abord pris la mer pour le compte de la couronne britannique. Corsaire, il attaquait des navires espagnols pour l’Angleterre. Mais le jour où, affamé, ils croisent un navire français, le capitaine refuse. L’équipage se mutine, prend le pouvoir, et nomme en conseil John Rakham capitaine du navire. Ensembles, ils accumulent de nombreux trésors, jusqu’à ce que Rakham prenne sa retraire aux Bahamas. Mais là, il rencontre Anne Bonny, dont il est amoureux, mais qui est mariée. Surpris, les deux doivent prendre la fuite, et ainsi Rakham le Rouge reprend la mer, avec Anne Bonny qui s’habille en homme. Il se méfie de la complicité d’Anne Bonny avec un autre marin, Roger, qui est aussi une femme qui s’était habillée en homme pour entrer dans la piraterie. Mais John Rakham a envie d’en finir avec toute la misère du monde, et il a alors décidé de nous rejoindre à Bécourtalia, entouré de son équipage de feu.

Quel recrutement du tonnerre ! Nos quatre compères se sont entendu.es sur leurs reègles de vie collective et nous ont donné rendez-vous ce soir pour hisser les voiles de notre bateau collectif et quitter le port !

On en profite ici pour une nouvelle fois féliciter et remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réussite de ce magnifique spectacle : les équipes d’animation générale, de technique son et lumière, de la logistique, de la couture…

Pât’Quartier!


Comment nourrir 900 personnes tout en ne sacrifiant par sur la quantité ? Grâce à des équipes de choc à l’intendance et … à la boulange!

Car oui, le pain du rassemblement est fait sur place, grâce à un collectif de boulange mobile qui pétrit, rabat, façonne et cuit 220 kilos de pain chaque jour. Ils et elles sont six à se relayer de 7h à 22h pour réaliser toutes les étapes de la panification, à la main. Dès l’entrée du fournil, on sent les odeurs de pâte qui repose et on entend les chants de nos acharné.es qui pétrissent en rythme.


Grâce au réseau de l’Internationale Boulangère Mobile dont ils et elles font partie, un four mobile venu du Tarn voisin a élu domicile sur la place du Hameau. La farine bio vient, elle du moulin à vent de la Borie, situé sur le Causse Méjean, et remis en service par un collectif d’habitant.es et de paysan.es après 4 années de travaux.

  Autant vous dire que quand le texto annonçant que le pain est prêt nous arrive, on ne traine pas la patte pour monter chercher la livraison sur la place du village!