Vous l’avez peut-être déjà remarqué, sur ce site, il y a une rubrique « journal »: Midipyrate a son propre journal, qui parait chaque matin.
Coordonné par une équipe de cinq noctambules, son objectif est de rendre compte fidèlement du déroulé du rassemblement, et de susciter et accueillir la contribution des enfants, jeunes, respos, et bénévoles de tous les pages. Parfois, il diffuse quelques infos officielles de l’Organisation (ce n’est pas une secte, c’est la coordination de Midipyrate), mais rarement.
Alors comment ça marche ?
D’abord, il faut une infrastructure : une imprimante et une photocopieuse qui marche (déjà, pas facile) pour tirer les 100 exemplaires quotidiens, plein d’ordinateurs avec Scribus (un logiciel libre qui sert à confectionner le journal), un serveur local pour partager les articles, des tables, des prises, et des chips.
Ensuite il faut des gens : une équipe qui mélange des gens qui ont déjà fait des journaux de rassemblement, et d’autres qui apprennent (comme ça après, on pourra faire d’autres journaux dans d’autres rassemblement), et des enfants et des adultes motivé.es pour contribuer.
Enfin, il faut une organisation rodée : la journée, c’est collecte des articles, reportages, ateliers d’écriture. En début de soirée, c’est saisie sur ordinateur de la matière collectée, puis mise en page sur Scribus, relecture, re-relecture, assemblage de toutes les pages, impression d’une maquette, recherche de la clé du bureau de Bécours pour accéder à la photocopieuse du bureau, puis photocopies des 100 exemplaires, pliage, et distribution sur tous les villages. A un moment donné, il est minuit, et à minuit, l’équipe du journal mange (de l’aligot, des madeleines, des chips, ça dépend de l’humeur et des stocks). Pendant le bouclage, on chante plutôt de la variété de plus ou moins bon gout (c’est le moment « disco », alors que pendant le pliage, il est traditionnel de chanter des chansons révolutionnaires mais ils et elles sont tolérant.es.
Pour terminer, il faut savoir :
- que l’équipe du journal est indépendante du pouvoir midipyratien, et d’une intégrité à toute épreuve : ils et elles publient les annonces de sioule non validée, les préavis de grève des aîné.es, les revendications de la Fédération des pirates qui protestent contre l’exploitation de la main d’oeuvre enfantine…
- que ce journal a un sacré succès: il faisait 5 pages le dernier jour, et en fait désormais 20 tellement il y a de contribution! Et toute la journée, à la mairie de Bécours, c’est un défilé de personnes qui viennent demander « si par hasard il ne resterait pas un exemplaire d’aujourd’hui parce que j’ai pas pu le lire ».
Vive la presse libre!